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Ma parenthèse lactée

La dépression post-partum | Comment la prévenir et s'en sortir ?


Tout savoir sur la dépression post-partum
La dépression post-partum est une maladie d'ordre émotionnel touchant 15 à 30 % des jeunes mamans.

La dépression post-partum, sujet encore tabou à notre époque touche pourtant un gros pourcentage des mères lors de leur première année post-partum. Qu'est-ce que la dépression post-partum ? Quelles sont ses causes ? Comment la prévenir et quelles solutions mettre en place ? Cet article de blog fait le tour de la question et aborde ce sujet trop peu aborder par les professionnels de la santé.


La dépression post-partum, qu'est-ce que c'est exactement ?


La dépression post-partum (DPP) est une maladie d’ordre émotionnel qui touche 15 à 30% des femmes durant la période qui suit leur accouchement. Se manifestant généralement lors des premiers mois post-partum, ces symptômes peuvent tout de même apparaître tout au long de la première année.


Ses causes sont multifactorielles puisqu'elles sont liées à de nombreux facteurs : hormonaux, psychologiques et environnementaux. Il est donc très difficile de cibler une cause précise. Chaque mère vit sa propre histoire, ses propres difficultés et son propre lot d'émotions. Nous parlerons plutôt de facteurs de vulnérabilité pouvant se cumuler et ayant un risque de déclencher la maladie.


Les fluctuations hormonales et leur rôle dans la dépression post-partum


Bien évidemment, la DPP est étroitement liée à des fluctuations hormonales significatives survenant après l'accouchement. Ce n'est un secret pour personne, les futures et jeunes mères vivent de véritables montagnes russes hormonales tout au long de leur période périnatale.


Durant 9 mois, le corps de la femme subit des changements hormonaux majeurs afin de soutenir le développement du foetus. C'est notamment le cas pour les œstrogènes et la progestérone qui atteignent des niveaux très élevés. Au moment de l'accouchement, le placenta est expulsé et le taux des hormones chute brutalement, impliquant des répercussions sur le système nerveux central. Les œstrogènes sont d'ailleurs très souvent visés car ils sont connus pour influencer la sérotonine, un neurotransmetteur impliqué dans la régulation de l'humeur.


La prolactine, hormone responsable de la production de lait maternel, peut elle aussi impacter la maman, la fatiguer et influencer la qualité de son sommeil.


Le sentiment d'isolement et de solitude vécu par les mamans, un élément déclencheur de dépression post-partum


L'isolement social est l'un des facteurs les plus déterminants dans le déclenchement d'une dépression post-partum. La solitude est difficile à porter et laisse la jeune mère en proie à ces questions et à son sentiment de culpabilité.


Plusieurs aspects contribuent malheureusement à cet isolement. Premièrement, les soins que nécessitent l'arrivée d'un nouveau-né à la maison combinés aux nuits agitées rendent plus difficiles les interactions sociales. Papa et maman sont généralement plus fatigués et n'ont pas toujours le cœur et l'énergie à faire la fête en famille ou entre amis. Durant les premiers mois, ils ont donc tendance à décliner les invitations et limitent leur nombre d'interactions sociales.


En deuxième, nous pouvons parler de la pression sociale autour de la maternité. Nombreuses sont les mamans à avoir été blessées par des critiques émanant de leur entourage. Ces épisodes compliqués peuvent créer, chez elles, une insécurité et leur retirer toute volonté de partager leurs expériences de mères. Résultat, elles s’isolent et intériorisent ce qu'elles vivent au quotidien.


En dernier lieu, le sentiment d'isolement peut aussi se vivre au sein même du cocon familial. Le partenaire peut avoir du mal à trouver sa place dans la relation qui unit la mère et son bébé et peut, de ce fait, fuir le quotidien ou laisser maman tout gérer. La configuration sociétale impose aussi très régulièrement un fonctionnement conçu sur un certain système de valeur : maman gère les enfants pendant que papa travaille.


C'est ici que les réseaux de soutien, qu'ils soient familiaux, amicaux ou communautaires, jouent un rôle crucial pour contrer l'isolement et ses répercussions. Les études démontrent régulièrement que les mères se sentant soutenues et écoutées sont généralement moins touchées par la DPP.


Grossesse et accouchement compliqués, des facteurs associés à la dépression du post-partum


Une grossesse compliquée ou un accouchement difficile peuvent également être des facteurs de risques de décompensation psychique. Il est parfois très compliqué et très culpabilisant de vivre un accouchement à l'opposé de celui qu'on avait idéalisé. Idem pour les 9 mois de grossesse, si ceux-ci ont été emplis de stress, la mère peut se questionner sur sa capacité à mener à bien sa grossesse, ce qui sème des petites graines de doute et ouvre potentiellement la voie à la maladie.


Faire la différence entre le baby blues et la dépression post-partum


La grande différence entre le baby blues et la dépression post-partum réside dans le fait que le baby blues n'a rien de pathologique. Il ne s'agit pas d'une maladie, contrairement à la dépression post-partum, et il touche environ 50 à 70% des jeunes mamans. Il est donc très fréquent et se manifeste généralement au cours des premiers jours post-partum, entre le troisième et le dixième jour suivant l'accouchement.


Le baby blues décrit la période par laquelle passe une jeune maman en se découvrant mère et en faisant face à tout ce que cela implique dans le quotidien. Il s'agit d'un état transitoire par lequel la maman passe en découvrant son rôle, en mettant en place son allaitement et en apprenant à s'occuper de son nouveau-né. Le pic du baby blues se situe généralement au troisième jour, jour où les parents sont livrés à eux-mêmes en rentrant à la maison.


La dépression post-partum, elle, désigne une véritable maladie, un trouble émotionnel impliquant plusieurs symptômes sur une période minimale de 15 jours. Elle implique un réel mal-être qui ne peut disparaître sans la mise en place de réelles solutions.


Quels sont les symptômes de la dépression post-partum ?


Un sentiment de tristesse et de perte de plaisir


Le sentiment de tristesse et de déplaisir est l'un des symptômes les plus courants de la dépression post-partum. Souvent sans cause apparente, la jeune maman éprouve une tristesse profonde et persistante. C'est un sentiment allant au-delà du baby blues, un ressenti beaucoup plus intense qui affecte la capacité de la mère à profiter des moments joyeux liés à la naissance de son enfant.


Les activités qui apportaient autrefois du plaisir peuvent sembler dénuées de sens et d'intérêt. Ce déplaisir constant contribue à une diminution générale du bien-être émotionnel.


Un sentiment de culpabilité extrême et une incapacité à créer du lien avec bébé


Toute maman connaît le sentiment de culpabilité maternelle, cette impression de ne pas toujours faire ce qu'il faut et cette mauvaise habitude à s’autoflageller dès que quelque chose ne se produit pas comme nous l'avions imaginé. Dans le cadre d'une dépression post-partum, ce sentiment est exacerbé. La jeune maman s'interroge réellement sur sa capacité à s'occuper de son enfant, à l'aimer et à faire ce qu'il faut pour le soigner correctement.


La DPP peut également entraver sa capacité à développer une connexion avec son nouveau-né. Beaucoup de mères étant passées par une dépression post-partum témoignent d'ailleurs de pensées de rejet qu'elles ont éprouvées envers leur enfant. Bien évidemment, cela ne remet absolument pas en question l'amour qu'elles éprouvent pour leur tout-petit et leur capacité à être de bonnes mères. Ce sont les symptômes de la DPP qui se manifestent et qui doivent être traités le plus rapidement possible.


Une irritabilité et des réactions excessives


Un autre symptôme fréquent de la dépression post-partum est l'irritabilité liée à une sensibilité émotionnelle accrue. Elle est très souvent le résultat des changements hormonaux, du manque de sommeil et des ajustements majeurs liés à la maternité. Généralement, elle se démontre par des sautes d'humeur, des réponses émotionnelles intenses et une diminution de la tolérance au stress.


Ces réactions extrêmes et excessives sont parfois disproportionnées et rendent plus compliquées et tendues les interactions du quotidien. Par conséquent, les rapports entretenus avec le partenaire et le nouveau-né peuvent s'abîmer, ne renforçant que plus le sentiment de solitude.


Une anxiété tournée vers son enfant


Dans le cadre d'une DPP, la mère peut aussi ressentir une énorme anxiété se caractérisant par des pensées obsédantes et excessives liées à la sécurité, au bien-être et à la santé de son bébé. Le stress la ronge et elle peut s’imaginer toutes sortes de scénarios négatifs reliés à lui, ce qui entraîne une hypervigilance, des troubles du sommeil et des difficultés à se détendre.


Elles sont aussi sujettes aux phobies d'impulsion, des pensées intrusives et terrifiantes au cours desquelles elles se voient faire du mal à leur tout-petit. Ces pensées sont évidemment une porte d'entrée à une grande anxiété et à un sentiment d'horreur éprouvé par la maman.


Il est crucial de souligner que ces symptômes ne reflètent pas les intentions ou les actions réelles de la mère, mais sont de véritables manifestations de la DPP.


J'ai une dépression post-partum, quelles solutions mettre en place ?


S'entourer le plus possible et trouver le soutien nécessaire


L'une des solutions les plus importantes à mettre en place lorsqu'on souffre de dépression post-partum est de briser l'isolement du quotidien. Il est primordial qu'une maman puisse être soutenue et recevoir de l'aide de la part de son entourage, à commencer par son ou sa conjoint(e).


Une maman reste avant tout un être humain qui a besoin de prendre soin d'elle et de s'accorder du temps. Il est essentiel qu'elle puisse rester femme et ne pas subir sa maternité. Il sera dès lors pertinent qu'elle puisse compter sur ses proches et recevoir l'aide dont elle a besoin. Ceci lui permettra de souffler, de se détendre et de refaire le plein de bonnes ondes et énergies.


Quand nous parlons d'aide et de soutien, nous ne pensons pas uniquement au conjoint et à la famille proche. Ils auront bien évidemment leur rôle à jouer au quotidien, pour que maman puisse déléguer, mais ils ne sont pas les seuls à pouvoir intervenir.


Il peut aussi être culpabilisant et difficile pour une maman de ne pas être en mesure d'assurer la gestion de la maison, de ne pas avoir le temps de prendre soin d'elle, ou de ne plus avoir l’opportunité de s'adonner à une passion ou une activité. En premier lieu, il est primordial de se rappeler de l'importance du mois d'or. Pendant 40 jours, une maman devrait pouvoir être lovée contre son bébé, prendre du temps pour elle et pour son repos après avoir épuisé ses forces lors de la grossesse et de l’accouchement. Chaque membre de la famille doit pouvoir apporter sa pierre à l'édifice. Cependant, il est aussi possible de faire appel à des aides extérieures quand on en ressent le besoin :


  • Une aide ménagère pour s'occuper de la maison ;

  • Une baby-sitter pour s'accorder du temps seule ou à deux ;

  • Un service de livraison de repas pour ne pas avoir à gérer la cuisine ;

  • Un passage chez le coiffeur pour se faire du bien moralement ;

  • Etc.


S'informer et prendre conscience des injonctions de la société


Nous vivons dans une société où la maternité est idéalisée. Les sujets comme la dépression du post-partum, le baby blues et le sentiment de culpabilité maternelle sont encore et toujours tabou, bien qu'on commence progressivement à en parler dans les médias. Les sujets épineux liés à la maternité sont généralement tus et découverts lorsqu'ils nous tombent dessus.


Sur les réseaux sociaux ou même dans l'entourage, la maternité est généralement dépeinte comme la plus belle chose au monde. Or, elle peut être belle et difficile en même temps. N'hésitez pas à vous informer sur les réalités du post-partum et prenez conscience que rien n'est jamais tout blanc ou tout noir.


S'informer ne veut pas dire s’alarmer mais bien prendre le pouvoir et se donner la possibilité d’anticiper. Chez Ma parenthèse lactée, nous considérons que le savoir apporte véritablement le pouvoir. En sachant où vous allez, vous êtes bien plus préparée à affronter les difficultés qui pourraient se dresser sur votre route.


Avoir un enfant est une étape qui impacte une vie entière et qui demande des adaptations. On avance à tâtons, on essaie, on se plante, on réajuste et on y arrive. C'est comme ça pour tout le monde et c'est important de s'en rendre compte.


Le problème, si on ne s'informe pas et qu'on reste dans cette idéalisation, c'est qu'il peut être extrêmement compliqué de rencontrer la réalité. Beaucoup de mamans culpabilisent parce qu'elles pensent que ça se passe « mieux » ou « plus facilement » chez les autres. Elles se comparent aux familles parfaites véhiculées sur les réseaux ou à la télévision et se dénigrent. En creusant un peu, vous vous apercevrez rapidement que ce n'est pas la réalité. La mission d'élever un enfant n'est pas chose aisée, vous êtes incroyable et vous devez surtout en prendre conscience.


Consulter le plus rapidement possible des professionnels de première ligne


Parler de vos difficultés ne devrait jamais vous embarrasser. N'ayez pas honte de prendre rendez-vous chez votre médecin et de lui parler de ce que vous ressentez. Si vous avez la sensation que les temps sont durs, que vous êtes fatiguée, irritable, que vous avez du mal à trouver le sommeil, que vous manquez d’appétit ou que vous ne ressentez plus de plaisir au quotidien, discutez-en. Que ce soit avec votre médecin, le pédiatre ou la sage femme, les professionnels de première ligne pourront vous rediriger vers leurs confrères et mettre en place un réel suivi.


En fonction de votre situation, une approche holistique de la prise en charge de la DPP est très souvent nécessaire pour aider les jeunes mamans à surmonter cette période difficile et à favoriser leur rétablissement. En parlant d'approche holistique, nous parlons d'une approche globale intégrant, à la fois, un soutien émotionnel, des interventions thérapeutiques et, dans certains cas, des traitements pharmacologiques.


Je suis d'humeur dépressive alors que mon accouchement remonte à plus d'un an…


Si vous sentez que vous traversez un épisode dépressif plus d'un an après avoir accouché, on ne parle plus de dépression post-partum. Il faudra dès lors vous questionner et cibler quel est l'élément que vous ressentez comme compliqué.


Généralement, nous parlerons d'épuisement ou de burnout parental/maternel. Celui-ci survient lorsque vous avez trop longtemps tiré sur la corde, que vous ne vous sentez plus alignée dans votre maternité, que vous éprouvez un stress constant et que vous vous sentez extrêmement fatiguée. C'est là le signe que vous devez lever le pied, vous détendre et reprendre du temps pour vous. Un épuisement maternel met très souvent en exergue un problème d'équilibre entre votre maternité et les autres domaines de votre vie.


Si vous avez l'impression que tout se passe bien avec votre enfant et votre cocon familial, prenez le temps de regarder les autres sphères de votre vie.


Ce qu'il faut retenir


  • La dépression post-partum est une maladie touchant 15 à 30% des mamans et nécessitant un véritable traitement.

  • Les causes de la dépression post-partum sont multifactorielles : fluctuations hormonales, isolement et fatigue, injonctions de la société, complications pendant la grossesse ou à l'accouchement, antécédents sur le plan psychique, etc.

  • Le baby blues est un épisode fréquent que 50 à 70% des mamans traversent dans les 10 premiers jours suivant leur accompagnement. Il n'a rien de pathologique et désigne surtout une période d'adaptation au rôle de maman.

  • La dépression post-partum implique un groupe de symptômes s'installant au minimum 15 jours et rendant le quotidien difficile : irritabilité, tristesse, manque de plaisir, grand sentiment de culpabilité, anxiété et phobies d'impulsion.

  • Une approche holistique est conseillée dans le traitement de la dépression post-partum. Il est important de prendre en charge la maman dans sa globalité en lui apportant un soutien émotionnel, des interventions thérapeutiques et, si besoin, des traitements pharmacologiques.

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