En tant que jeune maman allaitante, il n’est pas toujours facile de démêler le vrai du faux. Nous nous penchons, aujourd’hui, sur la compatibilité entre alcool et allaitement. En entrant dans le monde de la maternité, nous voulons le meilleur pour nos enfants. Il arrive aussi que nous soyons tentées de prendre un petit verre d'alcool entre amis à l'apéro ou lors des fêtes. Vous vous demandez si vous pouvez vous accorder un apéritif de temps en temps ? Si vous pouvez boire en allaitant ? Et si une boisson alcoolisée peut avoir des conséquences sur votre allaitement ? On fait le point !
Alcool et allaitement sont-ils compatibles ?
Ma parenthèse lactée a voulu se pencher sur les recherches et ce qu’il en ressort.
L’alcool ingéré par la maman passe dans son lait à quantité égale que dans son sang. Ainsi, si une mère allaitante a un taux de 0.03% de boisson alcoolisée dans le sang, elle aura 0.03% d’alcool dans son lait.
Toutefois, cette production lactée se filtre continuellement et le taux d’alcoolémie diminue au fur et à mesure.
Selon le Dr Gonzalez, pédiatre et membre du comité scientifique de la Leche League, une mère allaitante peut tout à fait consommer de l’alcool à condition de le faire avec modération. Il explique : « Pour qu’une mère produise un lait qui serait considéré « alcoolisé » d’un point de vue légal, il lui faudrait fabriquer un lait à plus de 0,5% d’alcool. Le sang de cette mère devrait donc contenir 0,5% d’alcool ou plus. Or, pour un très grand buveur comme pour un buveur occasionnel, un taux d’alcool sanguin de 0,5% entraîne un coma éthylique ».
Le Dr Newman, pédiatre et l’une des plus grandes références pour l’allaitement, rappelle qu’il y a autant d’alcool dans une tétée alcoolisée que dans un sirop médical pour nourrisson ou dans un fruit trop mûr. Les croyances autour d’une incompatibilité entre alcool et allaitement ne seraient qu’une manière supplémentaire de contraindre les femmes qui allaitent.
Nous vous donnons un exemple concret, partagé par l’association « L’Allaitement tout un art » :
Une maman allaitante ayant consommé présente 0.5g d’alcool par litre de sang et, par conséquent, 0.5g d’alcool par litre de lait (500 mg par litre).
En tétant, son enfant boit 100ml de lait.
Il ingère donc 0.05g d’alcool, ce qui équivaut à 50 mg.
Une cuillère à café de Néocodion, un sirop pour bébé, détient 88 mg d’alcool.
En se soignant, le nourrisson avale donc une quantité d’alcool plus importante qu’en tétant le sein de sa maman en plein pic alcoolémique.
Toutefois, certaines répercussions négatives peuvent s’observer chez la maman. En effet, son réflexe d'éjection peut en être altéré. En consommant, son niveau d'ocytocine diminue. Cette hormone est responsable du déclenchement du réflexe d’éjection. En la diminuant, l’alcool vient entraver ce processus et le bébé absorbe une quantité de lait plus faible. À contrario, la prolactine est augmentée. Responsable de la production lactée, la maman a alors l’impression que ses seins sont remplis. Elle produit donc plus sans pouvoir tirer. Résultat, elle risque un engorgement.
Faut-il respecter un délai entre prise d’alcool et allaitement ?
Comme vu plus haut, il n’est pas nécessaire d’attendre un temps défini entre consommation et tétée. Il n’est pas, non plus, conseillé de tirer son lait en amont ou de nourrir son enfant avec un substitut.
Le principal est de boire de manière modérée. Nous ne faisons, en aucun cas, l’apologie d’une consommation d’alcool durant l’allaitement. Nous exposons des faits et répondons scientifiquement à la question que beaucoup de mamans allaitantes se posent à l’approche des fêtes.
Pour profiter d’une coupette de bulles ou d’un verre de vin, le principal est d’être attentive à certains critères. La quantité d’alcool dans le lait maternel dépend de plusieurs choses : poids de la maman, vitesse d’ingestion, degré d’alcoolémie et consommation d’alcool en mangeant ou non.
Néanmoins, si le fait de boire en allaitant ne vous met pas à l’aise et dépasse vos limites, sachez que la précaution de base est d'attendre minimum 2h entre la consommation et l'allaitement.
Pour vous rassurer et vous accompagner dans ce questionnement, le programme canadien Motherisk a publié un tableau alcool allaitement. Il s’agit d’un fichier connu datant tout de même de 2002. Il reprend les délais d’attente préconisés entre une consommation et une tétée. Au vu de ce que nous avons expliqué plus haut dans l’article, ces informations ne sont pas à prendre au pied de la lettre. En revanche, elles peuvent soulager la conscience de mamans inquiètes.
Par exemple, en buvant deux verres en 1h, une maman de 72,6 kg aura complètement éliminé l’alcool de son organisme 4h20 après.
Gardez à l’esprit que ces données peuvent encore varier selon votre état de fatigue et que ce tableau date de 2002 !
Quelles autres options pour la maman allaitante ?
D'autres solutions sont aujourd’hui mises à disposition des mamans allaitantes. Si vous faites le choix de ne pas consommer d’alcool, vous n’aurez pas à rester dans votre coin pendant les fêtes de fin d’année. Vous pourrez, vous aussi, profiter d'un bon apéritif aux saveurs festives.
De nombreuses boissons sans alcool voient le jour et ressemblent fortement à leurs équivalents alcoolisés. Véritable solution pour les femmes en cours d’allaitement, elles permettent le plaisir gustatif et les précautions d'usage. De même, de plus en plus de marques sortent leurs dérivés. Elles s'assurent ainsi de toucher un public plus large. Sans oublier que la tendance est aux « mocktails ». De savoureux cocktails de jus de fruits et autres saveurs (Virgin mojito, Virgin Piña Colada, etc.). Nous pouvons aussi parler des bières sans alcool qui ont le vent en poupe.
N'ayez pas peur d'en informer votre entourage. Famille et amis pourront facilement se procurer ces options en grande surface.
Que faire avec votre lait maternel « alcoolisé » ?
Si vous ne préférez pas allaiter après avoir consommé, il se pourrait que vous ayez tiré votre or blanc et que vous ne souhaitiez pas le donner à votre nourrisson. Dans ce cas, vous vous demandez peut-être ce que vous pouvez faire de votre lait.
Rassurez-vous, il existe d'autres façons de l'utiliser.
Fabriquer un savon à base de lait maternel
De nombreuses recettes vous expliquent comment ajouter ce fabuleux ingrédient dans vos savons. Économique et aux vertus extraordinaires, vous créerez un produit unique pour le soin de votre peau et de celle de toute la famille. Nous avons d’ailleurs élaboré le coffret Milky Family, un kit DIY pour préparer vos propres savons au lait maternel.
Une parfaite façon de vous chouchouter tout en faisant un geste écologique pour la planète. Pas d'emballage, que du bio, du vrai et du naturel. Vous pourrez ainsi recycler votre lait maternel sans pour autant le donner à votre enfant.
Craquer pour un merveilleux bijou au lait maternel en souvenir de l'allaitement
Ma parenthèse lactée vous offre la possibilité de marquer votre allaitement à jamais. En créant des bijoux à partir de votre or blanc, nous vous permettons de garder un souvenir impérissable de cette relation privilégiée.
Colliers, bracelets, bagues ou encore charms Pandora, les possibilités sont nombreuses. Nous vous garantissons un véritable respect de votre lait maternel. Nous en prenons soin de sa réception au façonnage de votre bijou lacté.
L'utiliser pour vos soins quotidiens
Le lait maternel regorge de propriétés. Anti-infectieux, cicatrisant, hydratant et régénérant, il a toute sa place dans votre pharmacie.
Il se garde 8 jours au frigo à une température de 0 à 4°. Arrivée à cette limite, si vous n'en avez toujours pas fait bon usage, vous pourrez le verser dans votre bain. Il est également possible de le congeler durant 3 à 6 mois selon la température de votre appareil. Attention cependant, ces durées ne peuvent pas se cumuler.
Ce qu’il faut retenir
L’alcool passe dans le lait maternel.
Alcool et allaitement sont compatibles.
Suite à une consommation, il y a autant d’alcool dans le lait maternel que dans un médicament ou dans un fruit trop mûr.
Chaque maman est libre de faire son choix.
Il existe des précautions d’usage pour les mamans allaitantes qui ne souhaitent pas consommer.
L’alcool diminue le réflexe d'éjection et augmente la production de lait.
De nombreuses boissons non alcoolisées ont vu le jour ces dernières années.
Nous terminerons par vous rappeler qu’une consommation d’alcool doit toujours se faire avec modération, allaitement ou non. Demeurer en état d’alerte reste la priorité. Si vous êtes capables de vous occuper de votre nourrisson et de le tenir dans vos bras, il n’y a aucun risque scientifique pour lui.
Nous vous souhaitons d’ores et déjà de très belles fêtes de fin d’années !
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